Le plus ancien bâtiment de la ville en danger ?

MICKAEL LECLERC

La Tour des Vieux Greniers située dans la rue du même nom est en bien triste état et fait peine à voir ! Cet édifice de la Renaissance, après avoir survécu aux Guerres de Religions, aux trois incendies ayant ravagé la ville durant les guerres de Vendée, aux démolitions d'après guerre disparaitrait-il par un simple manque d'entretien ?

Une plaque installée en 1993 rappelle l'intérêt de cet édifice pour l'histoire de la ville :

"Tour de l'ancien logis seigneurial des Lefebvre de la Brûlaire, où résida en 1692, René-François de Broon, marquis de Cholet."

Ce bâtiment aussi surnommé à tort la "Tour du Grenier à sel" date du XVIème siècle. Il témoigne de l'existence à Cholet de l'impôt sur le sel alors en vigueur dans cette région du royaume : la gabelle. En effet, cette tour n'a jamais abrité de sel, les véritables greniers se situaient à 100 mètres plus au sud. Les Choletais, jugeaient cet impôt très injuste, car ils étaient contraints d'acheter chaque année une certaine quantité de sel et de s'acquitter des taxes qui y étaient liées.

On peut encore observer sur le linteau de porte un blason sculpté portant les armoiries de la famille Lefebvre. L'un des membres était officier de la gabelle et occupait donc ce bâtiment au XVième siècle.

La tour comporte deux niveaux, l'accès au premier niveau se fait par un très bel escalier à vis. Un autre escalier à vis menant au 2ème étage se trouve dans l'échauguette en brique visible de l'extérieur.





L'ancienne porte d'entrée récemment murée
L'ancienne porte d'entrée récemment murée
Présenté dans les plaquettes touristiques comme étant le plus ancien immeuble de la ville ce bâtiment est pourtant mal mené par le temps et le manque d'intérêt que l'on lui porte. Ce manque d'entretien est regrettable car les bâtiments datant de cette époque à Cholet se comptent sur les doigts d'une main.

C'est pour cette raison que cette tour a été classée à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1969.Or les photographies prises récemment attestent de son état de plus en plus désastreux.

La façade arrière de l'édifice, laissée à l'abandon.
La façade arrière de l'édifice, laissée à l'abandon.
L'ancienne porte en bois ouvragée et très ancienne a disparu pour laisser place à un mur de parpaings recouvert d'un grossier enduit de ciment, condamnant sine die l'entrée de l'édifice. Les portes et fenêtres situées à l'arrière sont quant à elles ouvertes aux intempéries et aux visiteurs inopportuns avec leurs carreaux cassés et leurs rideaux flottant aux quatre vents. Le jardinet jouxtant l'arrière du bâtiment est en friche ce qui mère pût en va,sur l'édifice.

Il faut espérer que quelques esprits éclairés et soucieux du patrimoine historique local feront en sorte que ce bâtiment soit réhabilité rapidement afin qu'on lui redonne son lustre d'antan.

Le monument avec sa porte en bois ouvragée à l'ancienne, tel qui se présentait encore il y a quelques mois.
Le monument avec sa porte en bois ouvragée à l'ancienne, tel qui se présentait encore il y a quelques mois.


Commentaires (1)
1. chupin le 04/01/2017 17:27
monsieur
pourriez vous me contacter svp suite un article
que vous avez écrit, qui m'intéresse beaucoup
merci par avance
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