Mortagne sur Sèvre

Les pèlerinages d'antan au pays de Mortagne

Le culte des saints connut une ferveur extraordinaire aux XIe et XIIe siècles. Chaque bourgade ou chapelle vénérait son ou ses saints locaux dont les reliques étaient exhibées au public les jours de fête pour lesquels se déplaçaient des foules de pèlerins.


La chapelle Notre-Dame du Pont, à Mortagne
La chapelle Notre-Dame du Pont, à Mortagne
Parmi les lieux de vénération très anciens dans le canton de Mortagne, on trouve :

Mortagne-sur-Sèvre
– Le chef de saint Léger était conservé par les moines dans un reliquaire, « une teste d'argent ». Cette relique avait été offerte par les moines de Saint-Maixent qui fuyaient les Normands.
– La chapelle du Pont était le but d'un pèlerinage. Depuis la fin du XVIIIe siècle, la Vierge miraculeuse qui sauva la chapelle des eaux, aurait fait des miracles.

Evrunes
– On vénérait saint Léonard, qui s'était donné pour tâche de délivrer les prisonniers. Jadis, des fers symboliques étaient placés au-dessus de l'entrée de l'église. L'ancienne église a disparu, mais les fers ont été replacés sur un cul-de-lampe formant console dans le chœur de la nouvelle église.

Saint-Hilaire-de-Mortagne
– On y vénérait saint Sébastien, saint Hilaire et saint Symphorien. On venait de toute la région pour implorer ce dernier contre le mal d'oreille. Les pèlerinages avaient donné lieu à un préveil le 22 août.
– On priait également saint Hubert contre la rage. Les fidèles avaient coutume d'apporter des denrées de toutes espèces au pied de son autel.

La chapelle Saint-René aux Landes-Genusson
La chapelle Saint-René aux Landes-Genusson
Chambretaud
– On y priait saint Lout, patron de la paroisse. Il est représenté par une image en bosse en haut du grand autel.

La Gaubretière
– Saint Epourail, dans le patois du pays, n'est autre que le patron secondaire de la paroisse saint Barthélémy. Il est invoqué depuis des temps immémoriaux pour intercéder contre la peur. Pèlerinages et neuvaines y amenaient les mères et leurs petits enfants.
– On y vénérait aussi sainte Macrine, une vierge poitevine du IVe siècle.

Les Landes-Genusson
– On venait prier une Vierge miraculeuse. On raconte qu'au temps des Guerres de religion, une statue de grandeur de femme fut soustraite aux mains des calvinistes et cachée à l'Espinaie. Au début du XVIIIe siècle, un fermier constata d'un de ses bœufs restait immobile devant un buisson et ne paissait plus. Le buisson fut nettoyé et laissa apparaître la statue de la Vierge. Placée dans divers sanctuaires des environs, elle retournait chaque fois mystérieusement à l'Espinaie. Comme cette Vierge avait été découverte sur la paroisse de Chambretaud, le curé la réclama, mais un procès la rendit à son propriétaire. La statue fut brûlée sous la Révolution, et ses restes déposés au cimetière en 1841.

Saint Epourail dans l'église de La Gaubretière
Saint Epourail dans l'église de La Gaubretière
Mallièvre
– Sainte Lucie et saint Roch étaient honorés depuis fort longtemps. A la Sainte-Lucie, il y avait jadis une foire. Elle serait peut-être à l'origine d'une fête qui amenait de nombreux pèlerins à Mallièvre. Les personnes des paroisses voisines venaient couramment prier sainte Lucie qui guérissait de nombreuses maladies.

Saint-Aubin-des-Ormeaux
– La Vierge de Lourdes attirait de nombreux pèlerins à la grotte. Les Mortagnais s'y rendaient à pied une fois l'an.

Saint-Malô-du-Bois
– On y invoquait saint Hubert contre la rage.. Fêté le 3 novembre, il attirait de nombreux pèlerins qui apportaient des offrandes vendus aux enchères. Saint Hubert était représenté sur une toile dans l'église. A la Révolution, les Bleus la transpercèrent à coups de baïonnettes. Le tableau fut remplacé par une statue.

Saint-Martin-des-Tilleuls
– Hormis les pèlerinages des Dissidents de la Petite Eglise, on y vénérait une mater dolorosa.

Tiffauges
– Saint Braillaud est un modillon grimaçant pris à l'extérieur de l'église Saint-Nicolas. Jadis les mamans en menaçaient leurs enfants pleurnichards.

En savoir plus : L'histoire du Pays de Mortagne, tome I, par Maryvonne Mênard, chapitre Les pèlerinages, pp. 134-135.


Rédigé par N. D. le Vendredi 13 Janvier 2012 à 14:57 | Lu 1363 fois

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