La chapelle s’élève sur les hauteurs au nord du bourg. La présence en cet endroit d’un lieu de culte remonte probablement aux temps païens. Un oratoire primitif y fut édifié. Les parties les plus anciennes du bâtiment actuel remontent au XIe siècle environ. On en distingue une partie sur la façade sud, entre le bras du transept et le contrefort, dans le mur percé d’une meurtrière. Le chevet en cul de four fut par la suite remplacé par un mur percé d’une étroite fenêtre (visible sur la photo du chevet ci-dessous).

Au XVe siècle, la chapelle passe aux d’Escoubleau de Sourdis qui en font le lieu de sépulture de leur famille. Elle est agrandie au XVIIe siècle du transept et de la nef, percée sur le côté d’une porte dite du Cardinal de Sourdis dont elle porte le blason. Confisqué sous la Révolution, l’édifice est vendu comme bien national, mais ne sera pas détruit.

Des travaux de restauration bien nécessaires sont engagés lors de la Mission de 1922. Les sépultures du chœur sont vidées de leurs ossements – transférés à l’extérieur, près de la porte du Cardinal de Sourdis – afin de refaire le dallage. L’ancienne table d’autel est également déposée là, pour servir de marche à cette entrée.

De nouveaux travaux sont entrepris par la commune de 1984 à 1987. Les murs sont entièrement repiqués, le plafond de plâtre retiré pour faire apparaître la charpente, les fenêtres ornées de vitraux. La paroisse fournit de son côté l’ensemble du mobilier et de la décoration intérieure, notamment la statue de Notre-Dame de l’Elu.

Les blasons de la chapelle de l’Elu

La chapelle garde la trace de ses anciens propriétaires et donateurs. Le vitrail du chœur (photo ci-contre, de facture moderne, il a été réalisé par Joseph Girardeau) porte les blasons de l’amiral Jacques René d’Escoubleau de Sourdis (Parti de gueules et d’azur, à la bande d’or brochant sur le tout) et de son épouse, Gabrielle d’Ollé (D'azur au chevron d'argent accompagné de trois besants au chef d'or chargé de trois étoiles ; manquent les couleurs des besants et des étoiles). Ils s’étaient mariés le 28 novembre 1625.

On les retrouve sur leurs dalles funéraires, scellées dans le sol à l’entrée du chœur. La seconde épouse de Jacques, Renée Berland, a elle aussi été inhumée dans la chapelle comme l’ont attesté des fouilles.

Les vitraux des transepts portent quant à eux la marque des anciens propriétaires du domaine de la Borderie-Sourdis (actuel Boisy-Sourdis). Les deux fenêtres sont frappées elles aussi du blason d’Escoubleau de Sourdis, mais on note à la base les armes des Jouan de Kervenoaël : De gueules au lion d'or armé lampassé d'argent accompagné de trois annelets du même, posés deux en chef et un en pointe (la couleur or est est en partie effacée). Devise : Bon renom. Couronne comtale.

Le vitrail de Saint Louis (transept nord) porte les blasons d’Emile Jouan de Kervenoaël et de Marie de Saint-Exupéry. Emile Jouan de Kervenoaël est né à Nantes le 4 octobre 1862 et décédé à La Verrie le 27 août 1945. Il a épousé à Bourges, le 24 août 1892, Marie de Saint-Exupéry (1864-1942). Le blason des Saint-Exupéry, à droite de celui des Jouan de Kervenoaël, figure : Ecartelé au 1 et 4 d'or au lion de gueules, au 2 et 3 d'azur à l'épée haute d'argent garnie d'or. Devise : A droict aller, nul ne trébuche.

Emile Jouan de Kervenoaël a été député de la Vendée de 1924 à 1928.

Leur fils Hubert (1894-1972) et son épouse Jeanne Pantin de La Guère (1896-1971), mariés à Osmery (18) le 9 octobre 1919, ont offert le vitrail qui fait face, celui de la présentation de Jésus au Temple (transept sud). Aux côtés du blason des Jouan de Kervenoaël, celui des Pantin de La Guère : D’argent à la croix de sable cantonnée de quatre molettes d’éperon de gueules. Devise : Crux dux certa salutis (la croix est le guide certain du salut). Couronne comtale.

La chapelle ouverte au public mérite une visite pour la qualité de sa restauration et la quiétude de son accueil.