Le Moulin d'Etourneau et le drame de la famille Léger
N. D.
Blotti sur une berge de la Sèvre nantaise, à l'ombre du coteau boisé de la Barbinière, le moulin d'Etourneau témoigne d'une histoire tragique qui emporta ses occupants sous la Terreur. Le site de la section mortagnaise du Souvenir Vendéen nous en offre le récit.

Une chaussée de pierre conduit au Moulin en traversant la Sèvre nantaise
Le 15 septembre 1793, Mortagne tombait aux mains des Bleus. La famille Léger venait d'abandonner son foyer, comme des milliers de réfugiés, hommes, femmes, enfants et vieillards, fuyant les représailles de l'ennemi. Elle suivit l'armée vendéenne en déroute, franchit la Loire à Saint-Florent-le-Vieil, le 18 octobre, et connut un triste sort. Madame de Sapinaud a raconté dans ses Mémoires que le père fut massacré lors du désastre du Mans (13 décembre) et que la mère, jetée en prison, succomba peu après. D'autres récits familiaux diffèrent : le père sera tombé au combat à Laval, et la mère, guillotinée au Mans ou noyée dans la Loire à Nantes avec plusieurs de ses filles. Ce fut effectivement le cas pour l'une d'elle, Marie, qui n'avait que 15 ans. Charlotte, l'aînée, fut fusillée en janvier 1794.

D'îlot en îlot la chaussée franchit la rivière
Les survivants de la famille Léger restèrent à Saint-Laurent-sur-Sèvre, près de leur vieux moulin qui perpétue aujourd'hui encore la mémoire de leur martyre.
Madame de Sapinaud, Mémoires sur la Vendée, Cholet, Editions du Bocage, 1995
B. Raymond et N. Roul, Histoire de Saint-Laurent-sur-Sèvre, Lib. Raimbault, 1987